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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/184

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le débutant

les avons sauvés en maintes occasions : et si l’Angleterre perdait la province de Québec, ce serait le commencement de sa décadence. Profitons des avantages que cette situation exceptionnelle nous offre pour combattre l’Anglais et le forcer à capituler. C’est en élevant à la députation des hommes d’affaires et des patriotes comme Boniface Sarrasin, cet honnête et humble serviteur de la religion et de la patrie, que les canadiens-français deviendront les maîtres du Canada, qui sait, peut-être de l’empire britannique tout entier, qu’ils s’empareront des places et des richesses trop longtemps accaparées par les Anglais.

Malgré la perfidie de l’attaque et l’odieux des accusations portées contre lui par l’ancien député de la division Saint-Jean-Baptiste, l’honorable Vaillant s’avança, calme et souriant, pour lui répondre. Il était confiant dans la fidélité de ses braves amis de Bellemarie et dans l’ascendant que son éloquence de tribun populaire exerçait sur les foules. Il reprit la question au point où son adversaire l’avait abandonnée et compara Troussebelle au Tentateur transportant le Christ sur la montagne et lui offrant, s’il voulait l’adorer, les immenses royaumes s’étendant à ses pieds. Autant le diable avait employé d’artifices pour séduire le Maître, autant cet homme s’était montré hypocrite, menteur et déloyal en essayant de soulever les préjugés religieux et les haines de race au profit de son candidat. L’honorable conseiller législatif, dit-il, a prêché la guerre sainte, voulant exterminer les Anglais, puis s’emparer de l’Angleterre. Il rougirait de répéter de sembla-

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