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le débutant

précieuses que son oncle lui avait donné comme Christmas present, les femmes, après avoir détaillé sa toilette, d’un coup d’œil rapide, portaient plus d’attention à cet oncle millionnaire dont chacune enviait la richesse. Quant à Jacques Vaillant, il agissait en quelque sorte comme maître de cérémonie, et il ne s’était jamais vu à pareille corvée.

Lorsque Paul Mirot, très élégant, une fleur sur le revers de son habit, vint présenter ses hommages à la maîtresse de céans et féliciter M. Jack Marshall sur le succès de la fête, il rencontra la famille Pistache, arrivée en même temps que lui. Germaine lui lança un regard des plus flatteurs pour sa vanité, et s’emparant de son bras, sans plus se soucier de ses parents, elle se perdit avec lui dans la foule des habits noirs et des épaules nues.

À onze heures, l’orchestre dissimulé derrière un bosquet de plantes vertes, attaqua les premières mesures d’un quadrille et le bal commença. Puis, valses, two-steps, schottiches, lanciers se succédèrent presque sans interruption. On dansa même le tango et le turkey trot.

De nouveaux danseurs remplaçaient ceux qui allaient se rafraîchir, manger quelque chose au buffet, ou bien causer dans les salons. Le spectacle était à la fois suggestif et magnifique de voir tous ces couples enlacés tournoyer, gracieux, dans cette atmosphère grisante d’odeur de femme et de parfum, de fixer toutes ces épaules blanches, tous ces bras potelés, toutes ces tailles onduleuses, tous

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