plié d’aller chercher celui qu’elle appelait sans cesse dans son délire. Elle eut beaucoup de difficulté à se rendre chez lui par ce temps affreux et y laissa le billet qu’il avait trouvé sur sa toilette. Depuis, le docteur Dubreuil était venu, et sous l’effet des calmants, Simone reposait.
La douleur du jeune homme augmenta encore d’intensité en écoutant ce récit et il se précipita dans la chambre de la malade, dont la respiration difficile et la figure empourprée révélaient la gravité de son état. C’était la pneumonie si dangereuse, même pour les tempéraments les plus robustes, dans notre climat rigoureux. Le jeune homme s’agenouilla à côté du lit, prit la main de Simone dans les siennes et étouffa ses sanglots dans les plis de l’épaisse couverture avec laquelle on avait enveloppé sa malheureuse amie. Il perdit ainsi la notion du temps et ne se releva que vers les huit heures pour se pencher sur Simone qui s’éveillait et demandait à boire. Elle but avidement le breuvage qu’il lui présentait et ne le reconnut pas tout de suite, le prenant pour le médecin. Mais ayant posé la tasse sur la table de nuit, il entoura de ses bras sa belle tête à la chevelure en désordre, baisa ses lèvres brûlantes en lui murmurant :
— Pardon ! Pardon !
Simone eut un cri de joie et se suspendit à son cou :
— Enfin, c’est toi ! C’est toi !… Maintenant je ne souffre plus, je n’ai plus peur de mourir puisque tu es là, que tu vas rester toujours là, près de moi.
— Pardonne-moi, je ne savais pas… J’aurais dû venir hier.
— Je n’ai rien à te pardonner. C’est moi qui ai été méchante, qui t’ai fait de la peine. On a voulu m’arracher de toi et on m’a tuée… Oui, hier, en apprenant que tu ne viendrais pas… que tu irais à ce