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Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/63

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le débutant


iii

LES AMUSEMENTS DE LA MÉTROPOLE




Il y avait quatre mois que Paul Mirot habitait la ville. On était en septembre et il faisait bon, dans l’air tiède encore, de se promener vers les cinq heures, après le journal, par les rues toutes resplendissantes des feux du soleil couchant. Au Canada, septembre est un des plus beaux mois de l’année. Ce n’est plus l’été avec sa chaleur accablante, ses orages redoutables, et ce n’est pas encore l’automne au ciel gris, au feuillage jaunissant. À la campagne surtout, on éprouve une sensation indéfinissable de réconfort et de vague attendrissement à la vue des arbres chargés de fruits arrivés à maturité, des grains moissonnés dont on remplit les granges, sous le ciel serein, dans le calme de la nature que le soleil caresse de ses rayons moins ardents, comme s’il jetait avec douceur de l’or sur les choses. C’est à ce spectacle qu’il avait tant de fois contemplé, dans le rayonnement des matins et dans la splendeur des soirs, que le jeune homme songeait en descendant vers l’est de la rue Sainte-Catherine, à la fin de ce beau jour septembral, en compagnie de son fidèle compagnon et ami, Jacques Vaillant.

Au Populiste, Paul Mirot commençait à se sentir plus à l’aise. Il se familiarisait peu à peu avec le métier et s’en tirait maintenant assez bien. Il avait conquis tous ses camarades par ses manières engageantes, son obligeance et sa franchise, à l’exception de

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