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le débutant

distraire de sa rêverie. Il regarde à peine celle qui se prosterne à ses genoux, et fait un geste pour la congédier. Mais la belle esclave n’entend pas être dédaignée ainsi, sans au moins tenter de vaincre l’indifférence de son nouveau seigneur. À demi courbée, elle s’éloigne de quelques pas, puis se redressant, cambrant la poitrine, la tête rejetée en arrière, les bras tendus comme pour saisir et étreindre une forme absente, elle danse. D’abord, elle tourne en cercle, accélérant le pas et par ses mouvements saccadés faisant bruire ses pendeloques telles le harnachement d’une cavale fougueuse. Puis, sa course se ralentit, elle se balance lentement en se déhanchant, la croupe mouvante ; maintenant tout son être tressaille, ses jambes fléchissent, et après un dernier soubresaut son corps s’immobilise et la danseuse tombe à la renverse, évanouie, dans les bras des favorites encadrant le trône du roi d’Égypte.

L’orchestre après avoir rythmé le crescendo voluptueux de la femme amoureuse, maintenant, traduit la suprême extase dans la plainte des flûtes dominant les accords mourants des violons et des guitares, traversés de coups de tambour de plus en plus espacés, comme voilés de langueur.

Et le Pharaon, à demi conquis, se penche vers la belle inconnue.

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