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le débutant

mental que je te connais : brune, des yeux très profonds et très doux, une bouche mignonne, prometteuse de félicités incomparables, un cou blanc, des épaules rondes, un tas de choses rondes, des petites mains, des petits pieds… et avec cela, une rare intelligence.

— Mais, elle est à croquer !

— Impossible ! elle a peur des loups.

— Alors, comment se fait-il qu’elle soit venue seule à ce théâtre ?

— Elle adore les escapades de ce genre. Puis, ce n’est pas une jeune fille.

— Après tout, cela ne me regarde pas.

Cependant, la conversation languit, car, sans le vouloir, Paul Mirot pensait à cette femme, et les observations de Jacques, qui avait saisi l’à-propos, sur la jeune fille moderne, sur son éducation plus ou moins négligée, sur ce qu’elle savait et sur ce qu’elle ne savait pas, ne l’intéressaient guère en ce moment.

Quelques jours plus tard, Paul Mirot se procura des billets pour le Théâtre Populaire et rendit la politesse à son ami. Ce théâtre était d’un genre tout différent de celui où les femmes honnêtes et les hommes vertueux

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