Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/163

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Par sa sensibilité et sa tendresse émue, son imagination méridionale très finement colorée, par le tour séduisant qu'il donne à toutes ses œuvres, par sa grâce souriante, sa légèreté, son ironie railleuse, il a su intéresser tous ses lecteurs, tantôt en les faisant rire, tantôt en leur arrachant des larmes, toujours en les charmant.

Au point de vue moral, il n'est cependant pas toujours irréprochable : il a traité dans ses œuvres les sujets les plus scabreux, il a étalé ce que la réalité peut offrir de plus laid et même de plus ignoble… On ne peut pas dire sans doute que sa littérature est luxurieuse, car elle esquive certaines choses sales et flétrit les vilenies ; mais on ne peut pas dire non plus qu’elle est chaste et inoffensive pour tous les lecteurs.

Les tout jeunes gens se contenteront donc de lire : Contes pour la jeunesse (réunis par Hetzel) ; La belle Nivernaise (histoire d’un bateau) ; Tartarin sur les Alpes (à part quelques pages) ; Tartarin de Tarascon (contient le récit des aventures du héros avec une mauresque) ; Port-Tarascon (charge exagérée, inférieur aux deux précédents) ; Pages choisies.

Les plus grands pourront lire avec prudence : Le petit Chose (histoire d'un enfant) ; Jack ; Lettres de mon moulin ; Contes du lundi.

Quant à ses autres ouvrages, ses pièces et surtout ses grands romans : Fromont jeune et Risler aîné (série d'adultères dans le monde bourgeois) ; Soutien de famille ; Le Nabab (irrespectueux pour le catholicisme, etc.) ; Les rois en exil (pamphlet politique) ; Numa Roumestan (traits contre la religion et contre les méridionaux) ; L’immortel (contre les académiciens, scènes de luxure) ; L’évangéliste (l'auteur semble avoir voulu exalter la vie de famille en rabaissant la vie de renoncement ; pour ridiculiser l’Armée du Salut, il a mis en scène des fanatiques que des lecteurs non pré-