Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/228

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Qu’ils lisent donc l’ouvrage de M. Fonssagrives, qu’ils pourvoient hardiment, d’après ses données, à l’initiation de leurs enfants ; et au lendemain de leurs premières candeurs, quand cette éducation les aura non seulement « déniaisés », mais instruits et armés ; alors — mais alors seulement — qu’ils leur confient les romans signalés ci-après, ceux que nous leur recommandons dans les deux séries voisines, et même parfois ceux qui sont destinés aux grandes personnes… Ils auront ainsi fait leur devoir ; et ces lectures, dans de telles conditions, n’empêcheront pas leurs jeunes gens et jeunes filles de faire le leur.

On s’étonnera peut-être de voir mentionnés dans cette catégorie certains ouvrages de M. Aigueperse, Z. Fleuriot, Maryan, et autres écrivains genre Rostopchine, qui sont habituellement rangés en bloc, « a priori », et sans réserve, parmi les romans inoffensifs, et donnés à tout venant dans les bibliothèques paroissiales…

Et cependant ?

Les ouvrages de la plupart de ces auteurs sont honnêtes et moraux, souvent même moralisateurs. Ceci est incontestable. Mais leurs récits et leurs leçons conviennent-ils à toutes les conditions, aux esprits ordinaires, aux personnes du peuple, aux braves paysans, comme aux gens plus instruits ou lancés journellement dans le tourbillon mondain ? Ces livres où il est question d’amour, de mariages, de ménages, et qui peuvent être utiles et intéressants pour les grandes personnes ou les jeunes gens qui se préparent immédiatement à leur avenir, le sont-ils également pour les lecteurs moins âgés ? Est-il à propos de confier à des adolescents trop inexpérimentés des livres comme « Les combats de la vie », où une jeune fille trois fois combattue dans ses affections finit, après deux cents… pages d’angoisses, par épouser celui qu’elle aime ? etc.,