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II

Romans à proscrire

EN VERTU DE LA MORALE CHRÉTIENNE




Sunt bona, sunt quædam mediocria, sunt mala plura…
Martial.

Nous rangeons dans cette catégorie tous les romanciers qui se sont érigés en peintres ou en apologistes du mal et de l’erreur, et dont les ouvrages, parce qu’ils distillent le doute, l’impiété ou le libertinage, sont, sinon condamnés par la loi générale de l’« Index », au moins interdits à un grand nombre de lecteurs par la loi naturelle et la morale chrétienne.

Tous ces écrivains atteignent le même but et donnent à leurs romans le même caractère ; ils pratiquent le « corrumpi et corrumpere » de Tacite, ils corrompent l’esprit, les mœurs ou la foi.

Cependant, ils plongent plus ou moins dans cette corruption littéraire et recourent à des procédés fort divers.

Les uns étalent le vice dans toute sa brutalité : ils empruntent leurs sujets aux cabarets, aux bagnes, aux lavoirs, aux mauvais lieux ; ils montrent leurs personnages affligés des difformités physiques et morales les plus hideuses ; et ces êtres exceptionnels, détraqués, hystériques, impulsifs, ils les font agir conformément