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ROMANS À PROSCRIRE

avec la même assurance que les bals de famille et les sports mondains.

Nous n'aurons pas la faiblesse d'approuver cette défaillance de la conscience chrétienne, ces erreurs et ces déplorables manies. Nous estimons, au contraire, que les romanciers de notre seconde catégorie, avec la plupart de leurs ouvrages, méritent d'une manière générale, comme ceux de la première, d'être flétris au nom de la morale, d'être « boycottés » impitoyablement et bannis de toutes les familles honnêtes.

C'est un principe qu’il faut fuir le mal, en d’autres termes, qu’il faut éviter tout ce qui est un obstacle au salut de notre âme, tout ce qui nuit en quelque manière à la conservation et au développement normal de notre vie naturelle et surnaturelle.

Or, les romans dont nous nous occupons renferment, soit le mal de l'intelligence, c’est-à-dire des erreurs ; soit le mal de la volonté, c’est-à-dire des immoralités. Ce mal, ils le dépeignent, ils s’y complaisent, ils le rendent séduisant jusqu'à y attacher le lecteur, jusqu'à introduire ordinairement dans son âme une tentation ou une chute. C'est un fait.

Il faut donc exclure, interdire et proscrire ces livres. C'est notre conclusion.

Est-ce à dire, cependant, que tous ces romans soient à proscrire dans la même mesure ? Non pas. Nous l’avons dit plus haut, les livres opposés à la foi sont ordinairement, pour les personnes du monde, plus perfides et plus pernicieux que les livres contraires aux bonnes mœurs, parce qu’ils s’attaquent à l’esprit et que l’esprit est essentiellement plus accessible au mal et plus réfractaire à la conversion que la volonté. Il nous a donc paru nécessaire d’infliger une note plus sévère