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ces d’Orléans et de celui qui devait être le roi Louis-Philippe, maîtresse de Philippe-Egalité, célèbre par ses filles naturelles qu’elle éleva à la mode de Jean-Jacques Rousseau. Exilée en Allemagne, elle écrivit, pour se créer des ressources, des romans d’amour libre : Les premières rivales ; Alphonsine ; Les parvenus, etc.

Les livres qu’elle dédia à ses élèves sont honnêtes. On lira spécialement son ouvrage pédagogique Les veillées du château (prendre l’édition corrigée) et Mlle de Clermont, nouvelle très intéressante qui cependant ne convient pas aux toutes jeunes filles.


Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt. Deux frères, historiographes, critiques, auteurs dramatiques et romanciers qui, sérieusement (témoin leur journal et leur académie), se sont crus les premiers écrivains de leur siècle.

Ils se sont attachés à décrire « la vie » ; mais toutes leurs œuvres paraissent suinter cette « fièvre hallucinatoire » qu’ils se procuraient en restant enfermés plusieurs jours de suite, sans voir un vivant.

Leurs ouvrages historiques sur le XVIIIe siècle, abondent en menus détails souvent scandaleux, fourmillent d’anecdotes et ne s’attachent qu’à la surface des choses. Ils ont été composés, comme les auteurs le reconnaissent eux-mêmes, avec des échantillons de robes et des menus.

Leurs œuvres de critique d’art s’attachent avec la même minutie à la joliesse de la Renaissance et du dix-huitième siècle.

Dans leurs romans, les Goncourt ont pris comme décors les endroits mal fréquentés et les coins les plus perdus de Paris ; comme héros, des types d’exception, bohèmes de l’art ou des lettres, des malades, des nerveux et des détraqués, impuissants à vouloir et à résister au mal (Charles Demailly) ; incapables de se débarrasser d’une passion (Coriolis) ; des hystériques obscè-