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MAURICE MAETERLINCK

1862

Notice

M. Maurice Maeterlinck (Polydore-Marie-Bernard) est né à Gand (Belgique), le 29 août 1862. Il appartient à une vieille famille flamande qui s’était fixée, au xive siècle, à Renaix, localité de la Flandre occidentale, dont Gand est le chef-lieu. Un de ses ancêtres, bailli, aurait, pendant une année de disette, distribué aux pauvres des mesures de grain. De ce fait, et du terme qui servait à désigner cette « mesure », dériverait le nom de Maeterlinck. M. Maurice Maeterlinck fit ses études chez les jésuites, au Collège Sainte-Barbe de Gand, où il eut comme condisciples Charles Van Lerberghe et M. Grégoire Le Roy. Pour satisfaire aux désirs de sa famille, il fit ensuite son droit à l’Université, puis se fit inscrire au barreau de Gand. Il plaida peu, l’esprit tourné uniquement vers les lettres, ayant d’ailleurs commencé à écrire, dès le collège, quelques essais qu’il ne songeait pas à publier. C’est en 1886 que M. Maurice Maeterlinck vint pour la première fois à Paris. Il était accompagné de M. Grégoire Le Roy, dont la vie, à cette époque, se confond avec la sienne. Tous deux prirent contact avec le monde littéraire. « Je voyais souvent, a dit quelque part M. Maurice Maeterlinck, Villiers de l’isle-Adam. C’était à la Brasserie Pousset, faubourg Montmartre. Il y avait là également Saint-Pol Roux, Ephraïm Mikhaël, Pierre Quillard, Rodolphe Darzens… Catulle Mendès y passait quelquefois… » La Pléiade, fondée comme il a été dit dans la notice de M. Grégoire Le Roy, M. Maurice Maeterlinck y fit ses débuts avec un conte en prose : Le Massacre des Innocents, et quelques-uns des poèmes dont il devait former, en 1889, son premier ouvrage et son unique recueil de vers : Serres Chaudes. Au bout de sept mois, M. Maurice Maeterlinck quitta Paris, pour retourner vivre en Flandre, passant l’hiver à Gand, et l’été dans sa campagne d’Oostacker, au milieu de ses rosiers et de ses ruches pleines d’abeilles. Présenté en 1887 aux rédacteurs de La Jeune Belgique par Georges Rodenbach, il publia dans cette revue quelques autres poè-