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Page:Bias - Dire et Faire.djvu/158

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celui dont la voix l’avait frappée au cœur. Elle vit passer au dessus de la foule un corps qu’emportaient quatre bras vigoureux ; son premier mouvement fut de s’élancer vers lui : mais avec une force de volonté surhumaine, elle le réprima, sa main sembla refouler en s’appuyant sur son Cœur les terribles émotions de cet instant douloureux ; elle garda un instant le silence forcé de la souffrance qui ne veut pas se révéler. Puis, une fois encore, belle, ardente, passionnée, l’artiste jeta à la foule avide les enivrements, les voluptés, les délires qu’elle venait réclamer.


XIII

Jubette attendait sa belle-sœur dans son hôtel des Champs-Élysées. Elle se promettait de cette soirée ce qu’on attend de l’inconnu, des émotions nouvelles, tandis que Noémi espérait, en les lui donnant une fois, l’en dégoûter à jamais. Cette dernière rentra l’âme déchirée, le cœur broyé par l’inquiétude et le désespoir ; en quelques mots, elle dit tout à madame de Villers.

Le diner était servi, de nombreux invités attendaient [e retour de la Villani qui ne pouvait se soustraire à leur présence m leur laisser soupéonner des angoisses qu’ils cussent raillées.

— Du courage, sœur, dit Juliette. Je cours prendre des nouvelles d’Henri Désauliers ; je serai de retour avant