Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/92

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Sur ce goût si quelqu’un glose,
Il ne m’en prend nul soucis,
Et je ne dis autre chose,
Sinon, « Je suis fait ainsi. »

Et bourgogne et champagne
Pour moi sont vins trop coûteux
Je bois du vin d’Espagne,
Et ma bourse en est bien mieux
Pour un rien je me contente,
Et, sans être moins joyeux,
Toujours ma tête est exempte
De vertiges vaporeux.

Ami du vin d’Espagne,
Je me trouve, quand j’en boi,
En pays de cocagne ;
Nul n’est plus gaillard que moi
Et du port et du madère
Je ne crains pas les travaux ;
Ma tête en est plus légère ;
Mon corps en est plus dispos.

En ville, à la campagne,
Mon sort est toujours heureux ;
Buvant du vin d’Espagne,
J’en puis avoir quand je veux :
Tandis qu’un gourmet enrage,
S’il n’a ses vins favoris.