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tions monstrueuses au XVIIIe et au commencement même du XIXe siècle. Au Paraguay, la peine du fouet était la plus sévère du Code Pénal : tandis que celui d’Angleterre, que les encyclopédistes du continent regardaient comme une œuvre avancée de législation, énumérait du temps de Blackstone trois cent soixante, et en 1809 au dire d’Alison, six cents cas auxquels la peine capitale était applicable. Goodrich s’exprime de manière à faire croire qu’il désirerait au Paraguay un peu plus de cette liberté, qu’il appèle le premier de tous les bienfaits, mais c’est que l’impartialité ne suffit pas pour faire taire les préjugés de l’éducation. Il s’agit de cette liberté imaginaire de certains publicistes, que l’on voit partout dans leurs livres, mais nulle part en pratique : la réalité de la liberté est aussi fugitive que diverses les idées qu’on en conçoit. La liberté n’est-elle pas jusque à un certain point le résultat de l’égalité et du contentement ?… n’y a-t-il pas plus de liberté substantielle dans un pays où les peuples ne sentent que peu les lois et le gouvernement, que dans ceux où ils sont leur terreur ? — Les Girondins créèrent, je ne dirai pas un gouvernement,… ils créèrent un désordre, un bouleversement parmi une grande société européenne d’être intelligens, qui n’a d’image que dans le cahos comme le dépeindrait une imagination de Milton, ou dans le désor-