chrétienne ne se rétracte jamais ; — elle seule déploie l’instinct pratique, la consistance, la vigueur, le sublime de l’esprit humain !
Moi qui ai signé l’Appel de Lamartine aux Canadiens et qui, par l’entremise de son délégué, ai eu la bonne fortune de l’enrôler parmi les associés étrangers dans le corps dont j’ai l’honneur d’être le chef, ne peut-on pas m’accuser d’inconsistance ?… Il est vrai, l’irrésistible influence de la vérité m’a mis son nom sur les lèvres ; et pourtant, j’aime Lamartine, — j’aime cet esprit que les payens auraient appelé divus. Lamartine a un bon et un noble cœur ; il l’a prouvé par la prévoyance opportune avec laquelle il a fait abolir, dans la dernière révolution de France, la peine de mort pour délits politiques, et par la manière dont il a parlé dans le Cours Familier, du fils de Loyola qui fut son professeur de rhétorique. Cela me suffit ; je crois entrevoir dans l’avenir que, comme De Buffon, Alphonse de Lamartine reviendra à la douce croyance qui fut la croyance de ses pères ; — qu’à la fin, il n’encensera plus d’idoles de l’espèce de Robespierre ; qu’il laissera-là l’Alcoran, — les mythes et la théosophie de l’Orient, et qu’il retournera pur dans le sein de celui qui le jeta puissante intelligence dans le monde !