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Chose étrange, dit-il, des écrivains de ce siècle, et notamment des Anglais, semblent avoir oublié toute mesure dans le mélange qu’ils ont fait de la géologie et de la théologie.

On accordera sans hésiter à M. Reboul que Mgr d’Hermopolis a dit nommément aux géologues : prouvez d’une manière certaine que le monde avec ses planètes et ses animaux est beaucoup plus ancien que le genre humain, et vos découvertes seront le commencement explicatif d’un texte dont le sens n’est pas encore entièrement fixé ; et Bacon, fidei tantum dentur quæ fidei sunt ; et St. Augustin, si nullus exitus datur ut pie et digne de Deo quæ scripta sunt intelligantur, nisi figurata et in enïgmate proposita credamus ; et Origène enfin — Père hétérodoxe : — Quel homme de bon sens se persuaderait jamais qu’il y ait eu un premier, un second, un troisième jour de la création, ayant chacun leur soir et leur matin avant qu’il y ait eu ni soleil, ni lune, ni étoiles. Quel homme assez simple pour croire que Dieu, faisant le personnage de jardinier, ait planté un jardin en Orient ; que l’arbre de vie fût un arbre véritable dont le fruit eût la vertu de conserver la vie ?[1] On veut même accorder à M. Reboul avec un petit salvo, que si le législateur suprême a voulu nous admettre à posséder quelques notions positives sur le système et

  1. Philokalie.