Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/200

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laires pour des officiers sans fonctions, des sinécuristes[1] absents de la province. Il y avait un lieutenant-gouverneur de Gaspé, qui n’avait jamais résidé dans le district (non la province) de ce nom, et qui n’y avait rien à faire : il y avait un auditeur des patentes absent de la province, et n’y faisant rien conséquemment. Le comité voulait bien pourtant que les salaires accordés à ces sinécuristes fussent portés au chapitre des pensions ; ainsi que ceux d’un grand-voyer de la province, et d’un inspecteur de police de Mont-réal ; autres officiers sans fonctions. Il y avait un agent de la province, au sujet duquel le comité remarque, « qu’il ne voit pas comment il avait été nommé ; qu’il ne connaît ni ses services ni ses fonctions ; qu’il ne voit pas sur quel principe ses appointemens sont portés au compte de la province, dont il n’est pas l’officier. » Le comité trouva à redire au montant de quelques autres salaires, ou de dépenses contingentes portées trop haut, en apparence ; mais il y a, dans son rapport, un fond de raison, une modération, une absence de tout esprit de chicane, qui devaient faire présager pour l’avenir un systême financier propre à contenter tous les esprits, ou du moins de nature à ne point engendrer de mésaccord sérieux entre les différentes branches de la législature.

Sur ce rapport, la chambre arrêta unanimement, le 24 mars, que la somme demandée de £40, 263 8 9, « soit accordée à sa Majesté, afin de défrayer les dépenses du gouvernement civil de cette province, pour l’année 1818 » ; et le 26, il fut résolu, sur motion de M. Taschereau, « qu’une adresse soit présentée au gouverneur, le priant de vouloir bien ordonner que la dite somme soit prise sur les fonds non appropriés, entre les mains

  1. « Sinécuriste, sm. qui a une sinécure. » — M. Peigné.