Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/133

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expulsé dans la première session du troisième parlement. Il fut encore réélu, soit que les électeurs d’Effingham crussent qu’il avait été condamné à tort, soit qu’ils voulussent user pleinement du droit de bien ou mal choisir. Ne voulant pas convenir qu’elle avait eu tort, en réexpulsant C. B. Bouc, et prévoyant qu’une nouvelle réexpulsion serait suivie d’une nouvelle réélection, la chambre d’assemblée crut devoir recourir, dans la seconde session, à l’expédient d’un projet de loi « pour disqualifier Charles Baptiste Bouc, et l’empêcher d’être élu », &c. Le conseil accueillit le projet, et le lieutenant-gouverneur le sanctionna.

Le renouvellement de la guerre entre la Grande-Bretagne et la France, donna au commerce du Canada une activité extraordinaire, surtout pour les grains, la potasse et les bois de construction. Depuis longtems, il se construisait à Québec un nombre de bâtimens marchands : la construction acquit de l’accroissement, à ce port, et fut commencée à Mont-réal, vers 1803. Mais, à l’exception de la vente des grains, la population canadienne se ressentait peu de ce surcroît de prospérité commerciale ; et déjà elle avait à se plaindre de griefs présents, ou en perspective : la composition du conseil législatif empirait, loin de s’améliorer ; les biens des jésuites étaient détournés de leur destination primitive ; les terres incultes, qui, sous le gouvernement français, auraient été concédées pour l’extension de la population du pays, semblaient être exclusivement réservées à des émigrans des Îles Britanniques et des États-Unis ; le gouvernement se montrait opposé à l’érection de nouvelles paroisses et à la construction de nouvelles églises pour les catholiques ; le conseil exécutif se remplissait de plus en plus d’hommes nés hors du pays, et presque tous les emplois