Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/146

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quence, trois adresses, l’une au roi, la seconde à la chambre des lords, et la troisième à la chambre des communes, et pria, par adresse, le gouverneur de les vouloir bien faire parvenir à leur destination. La demande parut au gouverneur nouvelle et extraordinaire : il fit observer à la chambre, que l’usage du parlement n’autorisait pas le peuple, ou une branche de la législature, à faire des offres de deniers sans le concours des autres branches ; ou même que la coutume du parlement n’était pas d’offrir de lui-même de l’argent au gouvernement, mais d’attendre qu’il lui en demandât. Il promit pourtant de transmettre l’adresse au roi, dans laquelle il était dit, entre autres choses : « Qu’il nous soit permis d’exprimer à votre Majesté la vive reconnaissance que nous inspire le souvenir de ses bienfaits, et la vue de l’état de prospérité auquel s’est élevée cette province, sous le gouvernement paternel de votre Majesté, et sous la constitution heureuse que nous tenons de votre libéralité et de celle de votre parlement. Cet état de prospérité est devenu tel, qu’il nous a rendus capables de nous charger, dans cette session de notre législature, des dépenses civiles de notre gouvernement, jusqu’ici soutenu, en grande partie, par votre Majesté ; et cet effet de notre prospérité nous cause une satisfaction d’autant plus grande, que votre peuple de la Grande-Bretagne est chargé, depuis tant d’années, des frais d’une guerre dispendieuse, pour la protection de toutes les parties de votre vaste empire. Dans ces circonstances, votre peuple du Bas-Canada s’estime heureux d’avoir pu s’acquitter d’une obligation que lui imposaient le devoir et la reconnaissance. »

Nous ne saurions dire si la chambre d’assemblée était consciencieusement autorisée à agir de la sorte, sans avoir consulté ses constituans, aux dépens desquels elle