Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/149

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« La chambre d’assemblée a pris sur elle, sans la participation des autres branches de la législature, de décider qu’un juge ne peut ni siéger ni voter dans la chambre… Je ne puis regarder ce procédé que comme une violation directe d’un acte du gouvernement impérial ; de ce parlement qui vous a conféré la constitution à laquelle vous avouez devoir votre prospérité actuelle. Je ne puis regarder la chambre d’assemblée que comme ayant inconstitutionnellement privé de leur franchise élective un grand nombre de sujets de sa Majesté, et rendu inéligible, par une autorité qu’elle ne possède pas, une autre classe assez considérable de la société… En conséquence de l’exclusion d’un membre pour le comté de Québec, on a déclaré une vacance dans la représentation de ce comté, et il serait nécessaire qu’il fût émané un nouveau writ (ou ordre) pour l’élection d’un membre ; ce writ doit être signé par moi : messieurs, je ne puis, je n’ôse me rendre participant de la violation d’un acte du parlement, et je ne vois d’autre moyen par lequel je puisse éviter de le devenir, que celui que je prends », (la dissolution de la chambre d’assemblée).

La conduite du gouverneur fut envisagée et jugée diversement ; les uns pensant qu’il n’avait pu agir autrement qu’il n’avait fait, et les autres attribuant sa dernière démarche aux instigations de ses conseillers. Des adresses approbatrices, préparées par des agens, ou des partisans de l’administration, lui furent envoyées de différents endroits, particulièrement des villes de Québec, de Montréal, des Trois-Rivières et de Sorel, et des comtés de Québec, de Warwick (Berthier), et d’Orléans. D’un autre côté, les membres influents de l’assemblée ne s’oublièrent pas, ou ne furent pas oubliés par leurs amis : des écrits violents, des critiques amères des remarques sarcastiques et réprobatrices de la con-