Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/173

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teauguay. Ce mouvement nécessita celui des troupes stationnées à l’Acadie, et le lieutenant-colonel de Salaberry eut ordre de se porter jusqu’aux quatre fourches, ou bras, de la même rivière, avec environ trois cents hommes, Fencibles, Voltigeurs et Sauvages. Il y eut là quelques escarmouches avec l’avant-garde américaine ; après quoi, les Canadiens retraitèrent, et prirent position à environ deux lieues au-dessous de l’entrée de la petite rivière des Anglais dans celle de Châteauguay, ayant leur gauche appuyée à la rivière, et leur front et leur droite couverts par des espèces de chevaux de frise et des abattis. Le 24 octobre, ayant ouvert un large chemin à travers des bois et des marécages, jusqu’à la distance de quatre ou cinq milles de la position du colonel de Salaberry, alors renforcé par quelques compagnies de milice sédentaire, le général américain envoya, durant la nuit, le colonel Purdy, pour s’emparer du gué, et tourner la position des Canadiens ; mais cet officier s’égara dans les bois. Le lendemain, Hampton s’avança lui-même vers les abattis, avec environ 3,500 hommes. Salaberry, averti de ce mouvement par le feu fait sur les piquets avancés, marcha en avant, et donna le signal du combat. Le feu fut vif de part et d’autre, mais mal dirigé d’abord par les Américains : ils tirèrent mieux ensuite ; mais bientôt, entendant le son des trompettes, ou des cors, placées à différents intervalles, dans les bois, ils crurent que les Canadiens s’avançaient sur eux en grande force, et leur ardeur se ralentit. La division du colonel Purdy, arrivée au gué pendant le combat, fut repoussée et mise en désordre. Voyant ses plans déconcertés par la défaite de cette division, Hampton prit le parti d’ordonner la retraite.

Il y avait en arrière du champ du combat, des troupes réglées et des milices, pour s’opposer aux progrès des