Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/253

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cis serait autant, sinon plus maltraité que ne l’avait été lord Dalhousie ; cette partie du public se trompait grandement : le lieutenant-gouverneur « avait, en cela, témoigné dans la justice et la libéralité de la chambre d’assemblée, une confiance qui méritait bien d’être payée de retour, d’autant plus que le revenu de l’année avait été assez considérable pour qu’il ne fût plus nécessaire d’avoir recours à une réduction. »

Le parlement fut réuni le 8 janvier 1825. M. Papineau fut élu orateur, à une grande majorité, 32 membres ayant voté pour lui, et 12 seulement pour M. Vallières. Dans son discours d’ouverture, le lieutenant-gouverneur loue également les membres des deux chambres ; il « prévoit les plus heureux effets résultant de leurs délibérations ; il espère qu’ils s’uniront sincèrement pour mettre fin aux difficultés qui s’étaient élevées précédemment, et pour prévenir, par un arrangement amical des affaires de finance, le retour de ces difficultés ».

La chambre d’assemblée avait cru, ou feint de croire, que le chevalier Sherbrooke ne lui avait demandé, d’après ses instructions, qu’une appropriation annuelle de fonds, même pour ce qu’on devait appeller proprement liste civile : comme pour prouver que telle avait été réellement sa croyance, elle présenta une adresse au lieutenant-gouverneur, « priant son Excellence de vouloir bien faire mettre devant la chambre, une copie de la dépêche de son Altesse royale, le prince régent, ou de telle partie de cette dépêche, contenant les ordres de son Altesse royale à Sir John C. Sherbrooke, lui enjoignant de requérir la législature provinciale de voter les sommes nécessaires pour la dépense annuelle et ordinaire de la province, tels que signifiés aux deux chambres, à l’ouverture du parlement provincial, le 7 janvier 1818. »