LIVRE PREMIER.
jusqu’à l’année 1790.
On a vu, dans le précédent volume, à la suite de quels évènemens, et à quelles conditions, le Canada passa sous la puissance de l’Angleterre. Presque tous ceux des Français qui avaient été employés dans la colonie par le gouvernement de la métropole, les administrateurs de la justice, et la plupart des gens de loi, passèrent en France, dès l’automne de 1760. On conçoit mieux qu’on ne pourrait l’exprimer, dans quel état d’anxiété et de malaise durent se trouver alors les Canadiens, placés comme dans une espèce d’isolement, en face de leurs nouveaux gouvernans. Heureusement pour eux, la saine politique dictait aux vainqueurs le devoir de se concilier leur attachement et leur fidélité par des procédés propres à obtenir ce résultat.
Durant le court séjour que le général Amherst fit à Mont-réal, il divisa le Canada habité en trois gouver-