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Perrot, Joliet et Marquette, Hennepin et Dacan, Lahontan, Lesueur, et autres[1].

Pour revenir aux affaires du Canada, des plaintes ayant été portées au gouverneur et au conseil, sur la manière odieuse et oppressive dont l’autorité judiciaire et municipale était exercée dans le district de Mont-réal, et après examen, ces plaintes ayant paru bien fondées, le conseil fit écrire par son greffier, aux juges de paix de ce district, une lettre où il était dit, entre autres choses :

« Que, pour obéir à un ordre du conseil, il leur transmettait les sentimens du gouvernement sur quelques points relatifs à l’exercice de leur autorité, par lesquels il paraissait, d’après des faits trop notoires pour être révoqués en doute, que les sujets du roi généralement, mais plus particulièrement ses sujets canadiens, étaient journellement en proie à un degré de mal-être et d’oppression qu’ils ne pouvaient plus endurer, et que la justice publique ne pouvait plus souffrir. »

La lettre signale particulièrement, entre autres inconvéniens, ou abus criants, « la pratique de disperser dans les différentes paroisses, des papiers signés seulement du nom d’un juge de paix, pour être remplis ensuite, sous la forme, soit d’une assignation, soit d’une prise-de-corps (captus), d’un jugement, ou d’une exécution, selon l’usage qu’en pourrait faire l’individu aux mains duquel ces papiers avaient été confiés, et qui souvent même n’était pas un officier de justice ; pratique

  1. Carver « donne des détails intéressants sur les Sauvages ; mais il parle avec un peu de jactance de ce qu’il a vu, et cependant il n’a pas remonté le Mississipi plus haut que le P. Hennepin, et peut-être n’est-il pas allé à l’ouest, plus loin que Lahontan ; mais il a suivi l’usage de ses compatriotes, qui rendent rarement justice aux découvertes des Français. Son voyage a été traduit en français par M. Montucla, avec des remarques et quelques additions. » — Biographie Universelle.