Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/361

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manière la plus ouverte et la plus franche, le comité[1], nonobstant la publicité qui a accompagné tous nos procédés précédents, transmettra une copie des pétitions, avant de les envoyer en Angleterre, ainsi qu’une copie des procédés de cette assemblée, au secrétaire privé du lieutenant-gouverneur, pour être soumises à son Excellence, pour son information, et pour celle de l’administration provinciale. »

Tout cela s’était passé avant l’arrivée de Sir John Colborne dans le Haut-Canada.

Sir James Kempt arriva à Québec, à une époque où l’effervescence des esprits commençait à se calmer ; où l’on commençait à reconnaître, avec M. Perrault, qu’on s’était démené, qu’on avait harangué, résolu, pétitionné « plus violemment que les circonstances ne l’exigeaient ». Les journalistes qui auraient voulu que le sang « bouillonnât » dans les veines de leurs lecteurs, étaient forcés malgré eux, de l’y laisser circuler plus lentement. La Gazette de Québec, « publiée par autorité », qui avait souvent péché par impatience, sinon par colère, commençait à prêcher aux autres la modération, dans le ferme propos, sans doute, de leur en donner l’exemple, à l’avenir ; le Spectateur Canadien, repassé, depuis peu, aux mains qui l’avaient dirigé, pendant un nombre d’années, dut prendre le ton convenable aux circonstances, et put dire, dans son numéro du 10 septembre :

« C’est avec un plaisir au moins égal à celui que nous a causé le paragraphe de la gazette officielle de Québec, que nous avons lu, et que nous citons ces paroles et ces sentimens d’un autre journaliste, auquel on a pu appliquer souvent ce vers d’Horace : Iratusque Chremes tumido delitigat ore. « De concert avec les habitans du

  1. Composé de MM. W. Warren Baldwin, Robt. Baldwin, J. Ketchum, le Dr . Burnside, Cawthra, et le Dr . Morrison.