Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/378

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elle demande des copies de papiers ; mais comme les papiers qu’elle me demande maintenant sont des rapports faits par le conseil exécutif de sa Majesté, dans l’exécution de son devoir, comme conseiller de la couronne, et comme je ne conçois pas qu’on puisse, en aucune manière et constitutionnellement, rendre public le contenu de tels documens, sans la sanction et la permission expresse de sa Majesté, je suis forcé de dire que je n’ai aucun pouvoir discrétionnaire à exercer à leur égard. »

Une pétition du sieur J. H. Dickerson, imprimeur et éditeur du British Colonist, de Stanstead, « se plaignant d’oppression », &c., de la part de M. Fletcher, juge du district de Saint-François, excita, quoique ce qui avait donné lieu à cette oppression, vraie ou prétendue, fût, ou eût pu être connu depuis longtems, « de toutes les parties de la chambre, des exclamations de surprise et d’indignation », et même des exécrations jusqu’alors inouïes dans l’assemblée[1] ; et un sieur

  1. « Un honorable membre, dit qu’il a été frappé d’horreur ; un autre ne peut croire que des actes aussi atroces aient été commis, à cause de leur atrocité ; un troisième parle de la justice turque. Mais comment en a-t-il été, en d’autres temps ? Cet étonnement, cette indignation, cette horreur, n’ont pas été sentis, quand je me suis levé dans cette chambre pour accuser le juge Bedard, d’emprisonnement illégal, &c. L’honorable membre pour Kent, (M. Viger) qui se trouve si indigné présentement, se contenta alors de lever les épaules, et garda le silence : d’autres en firent de même, et la plainte fut étouffée. D’où vient cette différence ? Le juge Bedard avait alors une majorité en sa faveur dans la chambre : le juge Fletcher n’y a ni amis, ni influence. » — Discours de M. Ogden.

    « Nous avons lu la pétition de M. Dickerson : les accusations qu’il porte contre M. le juge Fletcher sont très graves, assurément ; son langage est fort aussi ; mais il nous a semblé être celui d’un homme qui se croit lésé, et qui se plaint, et non celui d’un homme qui cherche à nuire, ni même à se venger pour l’amour de la vengeance. D’un autre côté, quoiqu’ait pu dire un des membres de la chambre, nous ne pourrions trouver convenables des démontrations extérieures d’étonnement, d’indignation