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mines de cuivre (dont parlaient les Sauvages,) et de « trouver un passage par le Nord-ouest. »

Parti du fort du Prince de Galles par terre, cette même année 1769, Hearne continua ses voyages et ses explorations jusqu’en 1772, dans des régions glaciales et désolées. Il parvint à l’océan glacial vers le 110ème degré de longitude occidentale, du méridien de Greenwich, et découvrit l’entrée d’un golfe qu’il appela Coronation (du Couronnement), et celle d’une rivière, à laquelle il donna le nom de Coppermine (des Mines de Cuivre), vers le 67ème degré de latitude. Ce voyage prouva que le passage du Nord-ouest n’existe pas où on le plaçait jadis[1].

En 1772, par une faveur assez singulière, l’île Saint-Jean, dont la population était encore peu considérable, et dont l’importance, sous d’autres rapports, ne pouvait pas être bien grande, fut détachée de la Nouvelle Écosse, dont elle avait dépendu depuis la conquête, pour former un gouvernement particulier, sous le nom d’île du Prince-Édouard. On lui donna un lieutenant-gouverneur, un conseil législatif, une chambre d’assemblée, une douane et une cour de vice-amirauté. Le port Lajoie prit le nom de Charlotte-Town, et devint le chef-lieu de la colonie.

Dans le même temps, l’Île-Royale, ou du Cap-Breton, fameuse sous la domination française, était presque sans habitans. Louisbourg, naguère la terreur de l’Amérique anglaise, n’était plus qu’un amas de ruines. Cette forteresse était devenue inutile, à la vérité, et quand il en eût été autrement, les dépenses qu’elle avait couté

  1. « La traduction française du voyage de Hearne est assez exacte ; mais elle offre des incorrections, et peu de connaissance de tout ce qui concerne l’histoire naturelle : il en résulte que des animaux décrits par Charlevoix, et autres Français qui ont visité le Canada, ne sont pas désignés par les noms qui leur appartiennent, et qui sont reçus dans notre langue. » — Biog. Univ.