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défendeur est Français, ou Canadien d’origine française, et en langue anglaise, si le défendeur est Anglais.[1]

Dans la même session de 1785, furent passées, l’ordonnance « qui concerne l’arpentage des terres », et celle « qui concerne les avocats, procureurs, solliciteurs, et les notaires ». À cette époque, le même individu pouvait être avocat, procureur, notaire et arpenteur. On comprend que des gens qui se livraient à tant de professions différentes n’en pouvaient bien exercer aucune. L’ordonnance précitée ne laisse jointes que les professions d’avocat et de procureur ; exige de ceux qui se proposent de pratiquer comme avocat ou notaire, une étude préalable de cinq années, et enjoint strictement aux notaires de se conformer aux anciennes ordonnances de la province qui les concernent.

L’établissement d’une bibliothèque publique à Québec date de cette année 1785.

Cette même année est remarquable par la grande obscurité qui eut lieu, dans l’automne, à trois différentes fois, par tout le pays. On l’appelle encore l’année de la noirceur, et avec raison, car le dimanche 16 octobre en particulier, vers deux heures de l’après midi, « il fit aussi obscur qu’à minuit, quand la lune n’éclaire pas » ; et entre trois et quatre heures, temps des vêpres, dans les églises catholiques, « l’obscurité fut absolue, et la frayeur à son comble parmi le peuple ». La cause de ce phénomène extraordinaire parut d’abord inexplicable, et ce qu’on en a dit depuis n’est fondé que sur des conjectures.

M. Hamilton ayant été rappellé, les rênes de l’admi-

  1. Le but des législateurs ne peut pas être douteux : il s’agissait évidemment, dans leur intention, d’une réalité, et non d’une fiction ; et feindre que des parens apprennent à leurs enfans une langue qu’ils ignorent absolument, c’est tomber dans l’absurde et le ridicule.