Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/15

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que je regrette sincèrement qu’il ne me soit pas possible, compatiblement avec le sentiment que j’ai du devoir et de la convenance, en cette occasion, de faire mettre devant elle des copies des dépêches ou des instructions que je peux avoir reçues du gouvernement de sa Majesté concernant les affaires financières de cette province. » …

Il n’était nullement probable que lord Aylmer eût empiré pour la province, ou mal interprété ses instructions, et il n’y avait, dans son dernier message, rien que de conforme aux recommandations du comité du Canada de 1828, qui exceptait les revenus héréditaires, casuels et territoriaux des fonds à mettre convenablement sous le contrôle de la législature provinciale ; le rapport de ce comité avait été qualifié, dans la chambre d’assemblée, de monument impérissable de justice et de sagesse, et imprimé en entier et à grands frais par l’ordre de cette chambre, avec tous les documens sur lesquels il était basé[1] ; mais depuis 1828, il y avait eu progrès dans les idées, les prétentions et les exigeances populaires, et ce second message ne mécontenta pas peu ceux des membres de l’assemblée qui ne voulaient rien laisser au roi dans la province, pas même son quai, ses postes de commerce, son droit de quint et les lods ès-ventes ; et en particulier M. Neilson, qui, ce jour même, après avoir énuméré, en prenant la voie de l’exagération, les griefs qu’il croyait voir dans le pays, proposa de prendre en considération l’état de la province, et, chose assez étrange, cette proposition fut agréée à l’unanimité, pour le 8 mars.

  1. M. Viger aurait voulu, avec raison, qu’on laissât de côté tout ce qui était étranger au Bas-Canada, et n’avait rapport qu’à des matières ou controverses religieuses, dans le Haut-Canada, mais M. Neilson avait voulu que le tout fût imprimé, et son avis avait prévalu.