Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/154

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vernement britannique, et perdre les avantages qui nous ont tant coûté à acquérir… Il y a des défauts dans toutes les constitutions, dans tous les gouvernemens… Il y a des défauts même dans cette chambre, et l’un d’eux est de faire de longues déclamations, attaquant, tantôt le gouverneur, tantôt le conseil législatif, tantôt les ministres et le gouvernement d’Angleterre. Tous sont flagellés, tous doivent avoir leur tour, à tort ou à droit. L’honorable orateur se flatte qu’une grand révolution va avoir lieu en Angleterre, et que les conséquences s’en étendront en Canada ; j’ai l’honneur de connaître la nation anglaise, de connaître un nombre de ses plus gens de bien, de ses hommes d’état et de ses patriotes, et je connais leur attachement et leur vénération pour les anciennes institutions de leurs pays. M. l’orateur peut être assuré que réforme en Angleterre ne signifie pas révolution. »

Jusqu’à cette session, presque jusqu’à cette époque de la session de 1833, M. Neilson avait toujours marché de compagnie avec M. Papineau ; il avait semblé voir de l’œil de l’indifférence, sinon de la complaisance, ses plus grands écarts ; il avait entendu, sans presque jamais rien dire, ses plus violentes déclamations. M. Cuvillier avait toujours été un des premiers à proposer M. Papineau pour orateur ; et dans la session à déclamations irrationnelles de 1831, il s’était montré un de ses plus zélés co-adjuteurs. Ces membres influents ne cessèrent, malheureusement, de lui faire cortége et de lui prêter aide que quand ils s’aperçurent qu’il les conduisait par une voie qui aboutissait à un précipice.

Il n’en était pas ainsi de M. Stuart ; depuis de longues années, il se maintenait ferme et inébranlable