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culpation, dont il sut user aussi adroitement qu’opportunément[1].

Le 29 avril, il fut communiqué au procureur-général une copie d’une dépêche du 6 mars, dans laquelle il était enjoint au lieutenant-gouverneur de l’informer ainsi que le solliciteur-général (alors absent de la province), que « sa Majesté regrettait de ne pouvoir profiter plus longtems de leurs services ». Etc.[2]

Le procureur-général ayant demandé au lieutenant-gouverneur, par l’entremise de son secrétaire privé de vouloir l’informer pour quelle infraction de devoir public sa Majesté l’avait destitué, il reçut pour réponse, que son Excellence comprenait que la partie de ses démarches politiques à laquelle la dépêche faisait particulièrement allusion, était qu’il avait, ainsi

  1. Resté à Londres, après l’envoi de la dépêche, le sieur Mackenzie devint familier et comme habitué au bureau colonial, où on lui permettait complaisamment de lire des dépêches avant qu’elles fussent envoyés. Il se vante d’avoir reçu la note suivante, à l’occasion de la détermination prise, à ce bureau, d’après ses dénonciations, de destituer MM. Boulton et Hagerman :

    « Lord Howich présente ses complimens à M. Mackenzie, et sera charmé de le voir, s’il a la bonté de venir au bureau, lundi, à midi. »

    « Bureau Colonial, 7 mars 1833. »

  2. « Par les rapports que j’ai dernièrement reçu des procédés de la législature du Haut-Canada, j’ai appris que le procureur-général et le solliciteur-général ont, à leurs places, dans l’assemblée, pris un parti directement opposé à la politique du gouvernement de sa Majesté. Comme membre du parlement provincial, M. Boulton et M. Hagerman sont tenus d’agir d’après leurs propres vues, en ce qui leur paraît être le mieux dans l’intérêt de leurs constituants, et dans ceux de la colonie en général. Mais si sur des questions de haute importance politique, ils ont le malheur de différer d’opinion avec le gouvernement de sa Majesté, il est évident qu’ils ne peuvent continuer à remplir des places de confiance à son service, sans trahir leur devoir, comme membres de la législature, ou bien susciter des doutes sur la sincérité du gouvernement, par leur opposition à la conduite politique que sa Majesté a été avisée de suivre. Sa Majesté ne peut désirer de voir MM. Boulton et Hagerman adopter la première de ces alternatives ; d’un autre côté, Elle ne peut permette que les mesures de son gouvernement soient entravées par l’opinion des officiers en loi de la couronne. »…