Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/189

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tive dont l’existence dépendrait absolument d’un corps populaire qui s’arrogerait toute l’autorité de l’état. Je ne suis pas prêt à aviser sa Majesté de recommander au parlement une démarche aussi sérieuse que le serait celle de révoquer l’acte de 1791, de cet acte qui a conféré aux provinces du Bas-Canada et du Haut-Canada les institutions qui y existent… mais si les événemens venaient malheureusement à forcer le parlement à exercer son autorité pour appaiser les dissentions intérieures des colonies, mon objet, ainsi que mon devoir, serait de soumettre au parlement telles modifications à la charte des provinces du Canada qui pourraient tendre, non pas à y introduire des institutions qui sont incompatibles avec l’existence d’un gouvernement monarchique, mais dont l’effet serait de maintenir et de cimenter l’union avec la mère-patrie, en adhérant strictement à l’esprit de la constitution britannique, et en maintenant les droits et les priviléges mutuels de toutes les classes des sujets de sa Majesté. »

Le même jour, le conseil législatif reçut, par message, un extrait d’une dépêche du ministre des colonies, dans lequel il était loué de sa loyauté et de son attachement à la constitution, mais aussi blâmé de ne s’être pas abstenu, en parlant de l’autre branche de la législature, d’un langage moins modéré qu’il ne convenait à sa dignité.

Les trois messages envoyés à l’assemblée y causèrent d’abord un grand étonnement, et un extrême embarras, comme il paraît par les débats qu’il y eût, le 14.

M. Bourdages : « Maintenant que les dépêches nous ont été soumises, qu’en voulant avoir une session, on nous a exposés à les recevoir telles qu’elles sont,