Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/236

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avait étudiées, et qu’il en avait compris la teneur ; car, il débuta par dire : « Je m’efforcerai de prouver que les deux provinces sont actuellement dans un état approchant d’une rébellion ouverte, et que le Bas-Canada en particulier est, dans toute la force du terme, en état de révolution. » Ce début, où le Bas-Canada était mis à la place de la majorité de la chambre d’assemblée, et qui faisait de tous les Canadiens des hommes aussi insensés que coupables, était, ou l’effet d’une étourderie ou d’un manque de jugement inconcevable, ou l’expression commandée de l’idée folle de faire peur à l’Angleterre par des menaces de révolte et de recours à l’étranger, avec cette différence pourtant, que l’auteur des 92 résolutions accordait à la métropole une trêve ou un sursis de vingt ans, au lieu que M. J. A. Roebuck l’attaquait comme à l’improviste, et ne lui donnait point de répit. La suite du discours répond au préambule, et est également remarquable par l’indiscrétion, le manque de jugement, la mauvaise foi, ou une puérile crédulité. Les contradictions s’y multiplient ; les faits y sont dénaturés au point d’exciter parfois le rire, et parfois l’indignation : les idées absurdes, les vœux coupables d’un ou de quelques particuliers, y sont attribués à la masse entière de la population ; enfin, ce sont les 92 résolutions empilées, mises sous les yeux de la chambre des communes.

Le discours de M. Stanley fût ce qu’il devait être, mais non ce qu’il aurait pu être, en sortant du sang rassi. Sans suivre M. Roebuck dans toutes ses divagations ; sans s’arrêter même à toutes ses folles inculpations, l’honorable secrétaire se contente de donner l’exposé de ce que le gouvernement a fait, à l’égard du Canada, et de ce qui s’était passé dans cette colonie,