Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans tous les cas, par le désir d’avancer les intérêts de la colonie.

« La situation pénible où votre Seigneurie se trouve placée, depuis longtems, et les rapports personnels qu’on vous a fait conserver avec l’assemblée, n’ajoutent pas peu aux embarras qui s’opposent à la solution satisfaisante de la question en débat. L’on doit dire cependant, en justice à votre Seigneurie, que mes prédécesseurs en office, dans le département auquel je préside maintenant, ont exprimé leur approbation générale de la conduite que vous avez tenue dans l’administration du Bas-Canada. J’ajoute avec satisfaction que, d’après un examen de la correspondance officielle de votre Seigneurie, je ne puis voir aucun motif de refuser mon assentiment à la justesse de ces opinions. Mais il doit être évident que les sentimens d’exaspération qui dominent à un si haut degré dans l’assemblée, et le mésaccord entre cette chambre de la législature et le gouvernement ont rendu la position de votre Seigneurie si extrêmement difficile, qu’il ne reste pas même l’espoir que vous puissiez employer avec succès des paroles de conciliation et de paix. Le gouvernement de sa Majesté est donc d’opinion que l’urgence du cas demande quelque mode de procéder plus décisif et plus expéditif que ne comporte celui d’une correspondance ordinaire et régulière. Votre Seigneurie a plus d’une fois exprimé ses sentimens dans ce sens. Le roi a été, en conséquence, avisé de choisir un individu possédant l’entière confiance de sa Majesté qui ait l’avantage d’être étranger à la politique passée du Canada, et qui ait eu occasion dans le cours de ses communications personnelles et récentes avec des membres du gouvernement, de connaître leurs vues et leurs intentions plus amplement