Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/271

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accusent, tout ce dont ils se plaignent ayant eu lieu tendant qu’il siégeait sur le sac de laine.

Dans le même temps que les pétitions ou adresses menaçantes de notre chambre d’assemblée occasionnaient des discussions qui ne se terminaient pas en faveur des pétitionnaires, elles nous attiraient, avec l’aide de celles de nos gazettes qui parlaient dans le même sens, des reproches amers, et quelquefois des injures, de la part de presque tous les journalistes de Londres, torys, whigs, et même radicaux, témoin le Morning Advertiser[1]. On avait pourtant pris ici les moyens de n’être plus dans le cas de dire pathétiquement avec « M. Papineau, que l’on n’y pouvait pas, même à prix d’argent, trouver à faire publier quoique ce soit en faveur du Canada », et l’on aura bientôt l’occasion de voir des articles du True Sun, du Spectator, écrits, non pas précisément en faveur du Canada, mais bien du radicalisme, ou du révolutionisme en Canada.

Pour revenir au ministre des colonies, le comte d’Aberdeen avait dit à lord Aylmer, dans sa dépêche du 13 février : « Je ne manquerai pas d’informer, à temps votre Seigneurie, de l’époque probable où arrivera le commissaire de sa Majesté, afin que vous puissiez convoquer l’assemblée avec le moins d’inconvénient possible pour ses membres. »

Ceci signifiait que lord Aylmer demeurerait gouverneur, en présence du haut commissaire. Les ministres ne tardèrent pas à voir des inconvéniens graves dans

  1. « Depuis quelque temps, nos journaux de toutes les couleurs contiennent les articles les plus fulminants contre votre pays, contre les prétentions si justes de vos concitoyens et surtout contre les hommes influents de votre province, qui ont si vigoureusement soutenu les droits du peuple. Cette unanimité que vous trouverez singulière, n'en soyez ni affligés ni découragés. » — Correspondance du Vindicator traduite par la Minerve.