Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/29

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dront aussi 2,000,000 d’hommes ; et si l’on pouvait supposer qu’on voulût sciemment continuer le même système oppressif et tyrannique, on devrait craindre que les mêmes causes ne produisissent les mêmes effets, sous des circonstances plus favorables, parceque, 30,000,000 d’hommes, qui voient d’un œil jaloux le pouvoir de la Grande-Bretagne, seraient les alliés naturels des opprimés, et seraient prêts à les soutenir pour la défense de leurs droits. La métropole peut faire durer notre liaison avec elle par sa libéralité et sa justice, et non en dépensant des millions en fortifications que nous ne demandons pas, lorsqu’elle a la mesquinerie de ne pas faire une dépense modique et nécessaire pour bâtir des casernes, et nous rendre nos colléges. »

La sixième proposition, ayant rapport au système judiciaire du pays, donna lieu à des débats où se distinguèrent particulièrement MM. Neilson. Duval, Peck, Quesnel, Cuvillier et Bedard, et fournit à M. Papineau l’occasion d’une nouvelle censure, aussi virulente que la première. « Le tableau que l’on a déroulé de nos malheurs, dit-il, est le fruit de l’ignorance et de la malveillance dans le choix de ceux qui ont été appelés à administrer la justice. L’on peut demander quels motifs, quelles raisons peuvent alléguer des hommes déclarés indignes de la confiance publique par les représentants de six cent mille habitans. Où est-il dit que le roi pourra appeler des juges, des hommes dont les fonctions répugnent avec celle de législateurs, au conseil législatif[1]. »

  1. Et où est-il dit qu’il ne le pourra pas ? D’ailleurs, il avait déjà été dit que le roi n’appellerait plus de juges au conseil législatif, malgré que :

    « La place des juges, ici comme en Angleterre, devrait être au conseil législatif. » — Discours de M. Plante.

    « L’on sent la nécessité d’appeler les juges au conseil législatif. » — Discours de M. J. M. Mondelet.