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DU CANADA.

Le 11 février, M. E. B. O’Callaghan présenta une série de résolutions, la plupart révolutionnaires, sinon conspiratrices, dont la 4ème portait, en substance, « que la chambre avait vu avec une vive inquiétude la harangue prononcée par le lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, à l’ouverture du parlement de cette province, dans un moment où son rappel subit comportait une espèce de censure sur le mérite de son administration, » et la 6ème et dernière, « que l’orateur de la chambre soit autorisé à transmettre des copies des résolutions précédentes aux orateurs des assemblées du Haut-Canada et des autres provinces britanniques, et à confirmer le désir de la chambre de coopérer cordialement avec les dites assemblées dans toutes les mesures constitutionnelles propres à avancer les intérêts mutuels de ces colonies. »

Le discours incohérent qu’il prononça à l’appui de ces résolutions et du rapport auquel elles servirent de bâse aurait pu être considéré comme celui d’un conspirateur, à la suite de tout ce qui s’était déjà fait et dit d’étrange dans la chambre d’assemblée.

Le seul M. Gugy entreprit de répondre au divagant et fougueux membre pour Yamaska, et cela, au grand déplaisir de M. Papineau, qui répliqua sur le ton accoutumé, et malgré une supplique assez longue de M. Gugy, les propositions furent agréées par 49 contre 6.

Avant de changer de sujet, nous avons à parler d’une autre incongruité de la chambre d’assemblée. Sir Francis Bond Head venait de succéder à Sir John Colborne. Le nouveau-lieutenant gouverneur s’était trouvé en présence d’un parlement ouvert par son prédécesseur : la chambre d’assemblée s’était empressée de lui demander communication des dépêches adressées aux commissaires royaux, et son Excellence