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DU CANADA.

nemment des vérités dures sur le commencement de l’administration de lord Gosford.[1]

Il est une heure après minuit : M. Gugy prend, la parole et dit : « Il est impossible qu’à cette heure avancée, la discussion se prolonge davantage. L’opposition a occupé toute la veillée par ses discours ; il ne serait pas juste qu’on nous privât de l’occasion de répondre, il serait donc à propos d’ajourner à demain la délibération. »

M. Lafontaine persiste à vouloir continuer les débats, en disant que la chambre a déjà siégé plus tard. M. Power propose que la chambre s’ajourne ; mais sa proposition est rejetée, à la majorité de 42 contre 31.

Plusieurs membres de la minorité déclarent que c’est une injustice, une illibéralité envers eux, et se lèvent pour quitter la séance. M. Morin demande la question et le rappel des membres pour la division, lorsque M. Vanfelson reprend la parole, et continue les débats sur la question principale. Pendant son discours, les bancs de la minorité se vident entièrement. M. Lafontaine se plaint que la minorité déserte la séance. La chambre se divise sur l’amendement de M. Vanfelson ; contre 37 ; pour 1 (M. Huot), et s’ajourne, faute d’être en nombre.

La discussion fût reprise le lendemain, et ne fût pas moins animée que la veille. L’amendement de M. Vanfelson fût surtout appuyé par M. Caron dans un discours long et raisonné, et par M. de Bleury, et combattu par M. Rodier et par M. J. A. Taschereau, auxquels se joignirent deux jeunes membres, siégeant

  1. « Une première erreur a été suivie d’une seconde erreur insigne, manifestée dans le discours d’ouverture ; thème de tant d’éloges. Le gouverneur a avili, a flétri son conseil exécutif. Quelques jours après lord Gosford a été obligé de se réfugier dans les bras de ceux qu’il avait flétris. »