Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les 92 résolutions bien connues dans cette chambre. En 1835, l’assemblée se sépara sans avoir passé un bill de subsides, en conséquence de ce que lord Aylmer avait refusé d’accorder ce qui avait été demandé[1] Depuis quatre ans et demi, il n’a pas été accordé de subsides… Toutes les concessions possibles ont été faites ; il ne s’agit plus que de savoir si la chambre se décidera à changer la constitution de 1791, et si elle la changera d’une manière incompatible avec l’état de toute colonie vis-à-vis de sa métropole, ou si elle interviendra dans un cas de nécessité clairement et pleinement constesté, pour venir au secours du gouvernement colonial, protéger la colonie elle-même contre les troubles, et sauver l’honneur de la couronne britannique, pour laquelle ce serait une tache de laisser ses sujets sans protection…

« L’effet qui résulterait de la concession des demandes de l’assemblée, à l’égard du conseil législatif serait que ce corps deviendrait une seconde assemblée représentative ; il ne serait que l’écho du parti populaire dans l’assemblée actuelle des représentans.

« Une autre demande de l’assemblée est que le conseil exécutif soit responsable à l’assemblée, de la même manière que, dans la métropole, les ministres, sont responsables au parlement impérial. La concession de cette demande est tout-à-fait incompatible avec les relations qui doivent exister entre une colonie et sa métropole… La colonie deviendrait virtuellement indépendante.

« Selon ce que la chambre d’assemblée veut pour le

  1. Lord John Russell avait-il la bonhommie de croire qu’une chambre qui avait adopté la pétition de la convention de Mont-réal, et nommé M. J. A. Roebuck son agent en Angleterre, aurait passé un bill de subsides, tel quel, sans la condition raisonnable mise à l’octroi des dépenses contingentes ?