Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/409

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depuis si longtems, étaient privés de leurs salaires ne le pouvaient pas. La chambre d’assemblée résolut de convaincre lord Glenelg qu’il n’y avait eu aucun malentendu de sa part, en renouvelant les mêmes demandes, en des termes faciles à entendre, et en menaçant, si on n’y acquiesçait pas, de cesser d’exercer les fonctions dont la constitution l’avait revêtue.

« Dans cette crise alarmante, le gouvernement, au lieu de proposer une mesure décisive, parle de sa répugnance à dévier de la constitution, de son désir de se renfermer dans les bornes les plus étroites de l’intervention. Comment un tel langage sera-t-il reçu on Canada ? Quand ses mesures, toutes mesquines qu’elles sont, seront repoussées, il en attendra encore le résultat avec une patiente tranquillité. N’est-ce pas là offrir une prime pour le renouvellement des mêmes demandes, du même refus des subsides, et des mêmes menaces ? »

Après avoir réprouvé la maxime invoquée par l’un des ministres, « qu’il faut accorder aux majorités ce qu’elles demandent, » lord Stanley abandonne le langage de la raison et du bon-sens politique qu’il vient de parler, pour menacer l’Angleterre de la révolte de la partie britannique de la population du Canada, à laquelle, en bon anglais, il accorde une supériorité d’instruction, d’industrie, etc., si l’on accordait à la chambre d’assemblée tout ce qu’elle demandait, de même que M. J. A. Roebuck l’avait menacé de la révolte des canadiens, si on ne lui accordait pas, avec cette différence seulement, que ceux-ci se seraient révoltés par le désir de la domination, ceux-là, par la crainte de l’oppression.

Lord Howick[1] défend assez piteusement la con-

  1. Le même qui avait eu à faire d’humbles excuses à lord Dalbousie, pour l’avoir accusé publiquement d’avoir agi illégalement, arbitrairement, etc., durant son administration.