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Le duc de Wellington. « Les résolutions ne peuvent pas seules donner le pouvoir de distribuer l’argent ; elles doivent être suivies d’un bill à cet effet. J’ai toujours été opposé à l’acte du comte de Ripon… Quand on abandonna l’appropriation à l’assemblée, on n’eût pas soin d’exiger d’elle une garantie suffisante. Je ne consentirai jamais que cette chambre accapare tous les pouvoirs de la colonie. »

Lord Brougham seul parla et vota contre les résolutions.

Les procédés du parlement britannique firent voir clairement au parti révolutionnaire qu’il avait plus qu’inutilement persisté à vouloir forcer les autorités de la métropole à acquiescer à ses demandes, aussi prit-il la résolution de remuer ciel et terre, soit pour donner à entendre qu’il s’était réellement attendu à un tout autre résultat, soit que les griefs qui avaient été, d’abord, mis en avant par les chefs de ce parti n’eussent servi que de simples prétextes pour couvrir des desseins plus noirs.[1] On n’exagérera point, en disant qu’à la réception des résolutions de lord John Russell, les plus ardents fauteurs des procédés de la chambre d’assemblée devinrent ou feignirent de devenir furieux. Dès le début, un aveugle dépit, empêcha de reculer devant le projet désespéré de rendre le pays pauvre et misérable par la destruction de son revenu, et sa population méprisable rt détestable en recourant au moyen le plus prompt et le plus sûr de la démoraliser, l’exhortation et l’encouragement à la contrebande, qui pouvait amener à sa suite le brigandage et le meurtre, l’indignation, et peut-être l’intervention vengeresse des états voisins. Le Vindicator et La Minerve ne voulurent pas être en arrière l’un de l’autre dans l’œuvre

  1. Dépêches de lord Gosford.