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16. Commerce libre et étendu : source de richesse d’un pays.

17. Le beau sexe canadien, qui ne le cède à celui d’aucun autre pays.

Il y avait, dans quelques-unes de ces santés, des propositions dont la vérité, ou l’applicabilité à cette colonie était très contestable, mais ce que nous soulignons de la 13ème nous convainc que si, dans chacune des localités où il y eût des assemblées ou des réunions patriotiques, il se fût trouvé des patriotes modérés, qui eussent voulu user de leur influence pour les restreindre dans de justes bornes, on n’aurait jamais eu à les réprouver comme immorales ou séditieuses ; et peut être que le temps ne serait pas venu où l’on pût dire ou croire avec Bodin, que « quand on a de bonnes raisons pour ne pas se déclarer ouvertement pour le peuple, il est prudent, nécessaire même, pour son salut de ne le pas contrarier. » Cette prudence, devenue plus tard nécessité, dans une partie du district de Montréal, a fait croire le nombre des révolutionnaires beaucoup plus grand qu’il n’était, et le machiavélisme ou l’antipathie nationale a tenté de s’en prévaloir. L’idée de la pusillanimité plutôt que celle de la prudence, nous ramène à notre sujet, et nous voyons une paroisse, où l’éloquence démagogique eût carte blanche, offrir à sa fête de Saint Jean-Baptiste, des santés qui étaient comme le présage des scènes qu’on eût à y déplorer, un peu plus tard.

Un autre moyen, sinon d’agitation, du moins de déception, c’était de donner pour « la voix du peuple », ce qu’on aurait pu appeler, à plus juste titre la voix de la populace. À Stanbridge, comté de Missiscoui, ce fût, il paraît, une populace étrangère qui, le 4 juillet, jour mémorable chez nos voisins, fit parade de ses sen-