encore davantage cette attente, de la part du gouvernement ; et quand même se serait élevé quelque doute à cet égard, il aurait dû disparaître devant certaines circonstances récentes, qui prouvent clairement que la chambre peut, dans certains cas, être induite à prêter une oreille favorable à la proposition de mettre des salaires hors de l’incertitude d’un vote annuel.
« Ces espérances ont néanmoins été frustrées, et cela, dans des circonstances des plus décourageantes, car le gouvernement en se présentant à la chambre d’assemblée avec la proposition d’une liste civile sur une échelle si limitée, qu’elle a dû exciter une surprise universelle, a été acceuilli sur le seuil même de la porte, par un refus formel et absolu[1].
« En Angleterre, au commencement de chaque règne, la législature vote invariablement une liste civile, qui assure, durant la vie du souverain, des salaires fixes et déterminés, qui se rattachent à la dignité ainsi qu’au service de l’état, et cependant, les partisans les plus jaloux des droits du peuple ne se sont jamais opposés, en principe, à une telle mesure, et on ne la regarde nullement comme indiquant, de la part de la couronne, un manque de confiance de la branche populaire de la législature.
« Il était donc raisonnable et conséquent de supposer que le même principe pouvait être adopté et mis en pratique avec avantage dans cette colonie, dont la constitution a une analogie si frappante avec celle de la métropole.
« Les avances faites par le gouvernement de sa Majesté ayant été accueillies de la manière que je viens de l’exposer, je me trouve maintenant dans la
- ↑ Elle venait de se voter, ou de voter à ses membres une indemnité « pour la duree du parlement ».