Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/105

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mais il paraît que leurs efforts, s’ils en firent, pour parvenir au but désiré, ne furent pas couronnés du succès.

Tandis que le gouverneur et l’intendant faisaient tout ce qui dépendait d’eux pour faire prendre à la colonie une forme solide, et lui donner un degré d’importance qui la rendissent digne de l’attention du roi et de la compagnie des Indes, des jésuites, et entr’autres, les P. P. Garnier, Bruyas, Millet et de Carheil, s’établissaient, comme missionnaires, dans les cantons iroquois ; et les P. P. Dablon, Marquette, Allouez et autres, allaient visiter des tribus sauvages, jusqu’alors inconnues, les Poutéouatamis, les Miamis, les Mascoutins, les Outagamis, les Sakis, les Illinois, les Cristineaux, ou Kilistineaux, et se fixaient au Sault de Sainte-Marie et sur les bords des grands lacs Supérieur et Michigan.

En 1670 fut consommée l’affaire de l’érection de Québec en évéché. Le roi avait consenti, à la fin, que cet évéché dépendît immédiatement du Saint-Siège, mais sans cesser d’être uni à l’église de France. Cette même année, M. Perrot, neveu, par mariage, de M. Talon, remplaça M. de Maison-Neuve, comme gouverneur de Montréal. « Toute l’île de Montréal, dit le P. Charlevoix, ressemblait à une communauté religieuse. On avait eu, dès le commencement, une attention particulière à n’y recevoir que des habitans d’une régularité exemplaire. Ils étaient, d’ailleurs, les plus exposés aux courses des Iroquois, et ainsi que les Israélites, au retour de la captivité de Babylone, ils s’étaient vus obligés, en bâtissant leurs maisons et en défrichant leurs terres, d’avoir presque toujours leurs outils d’une main, et leurs armes de l’autre, pour se dé-