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tions de l’intendant ; et ayant visité toutes les tribus du nord, avec lesquelles la colonie avait des relations de commerce, il les invita à envoyer, le printemps suivant, des députés au Sault de Sainte-Marie, où le grand Ononthio (le roi de France) leur enverrait un de ses capitaines, pour leur déclarer ses volontés. Toutes ces tribus promirent de faire ce qu’on désirait d’elles.

Perrot passa ensuite à l’ouest, puis rebattit au sud, et alla jusqu’à Chicagou, au fond du lac Michigan, où habitaient les Miamis, une des plus puissantes tribus de ces quartiers. Il fut bien reçu de leur principal chef,[1] séjourna quelque temps avec eux, puis retourna au Sault Sainte-Marie. M. de Saint-Lusson, subdélégué de M. Talon, y arriva dès le mois de mai (1671). Y ayant trouvé des députés de toutes les tribus que Perrot avait visitées, il leur fit un discours, dont la substance était qu’il ne pourrait leur rien arriver de plus heureux que d’avoir le roi de France pour grand chef, et de mériter sa protection. La réponse s’étant trouvée telle qu’il la désirait, il déclara qu’il mettait tous ces pays en la main du roi, et les habitans sous sa protection, et fit accompagner cette déclaration des cérémonies usitées en pareilles circonstances.

M. de Courcelles, persuadé de la nécessité d’op-

  1. Charlevoix le nomme Tetinchoua. C’était, dit-il, un des plus puissants, et le plus absolu des chefs du Canada. Il pouvait mettre sur pied de quatre à cinq mille combattans, et ne marchait jamais qu’accompagné d’une garde de quarante guerriers, qui faisaient aussi, jour et nuit, sentinelle autour de sa cabane, quand il y était. Ce chef communiquait rarement en personne avec ses sujets, mais se contentait de leur faire intimer ses ordres par ses officiers.