Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/122

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jours de juillet. M. de la Barre apprit, dans la route, que malgré que le colonel Duncan, ou Dunkan, gouverneur de la Nouvelle-York pour les Anglais,[1] eût offert aux Tsonnonthouans quatre cents cavaliers et autant d’hommes de pied, pour soutenir la guerre contre le gouverneur du Canada, les cantons d’Onnontagué, d’Onneyouth et de Goyogouin s’étaient faits médiateurs entre eux et les Français. En effet, des députés des trois cantons rencontrèrent l’armée de M. de la Barre campée sur les bords du lac Ontario, dans une anse, à laquelle la disette dont cette armée souffrait depuis qu’elle y était arrivée, fit donner le nom d’Anse de la Famine.

Garakonthié et Oureouati, les deux principaux chefs de la députation, parlèrent avec beaucoup de bon sens et de modération ; mais le député tsonnonthouan fit un discours plein d’arrogance ; et sur la proposition qui lui fut faite de laisser les Illinois en paix, il répondit qu’il ne leur donnerait point de relâche, qu’un des deux partis n’eût détruit l’autre. Toute l’armée fut indignée de cette insolence : mais quelle ne fut pas sa surprise, quand elle vit le général se contenter de répliquer à l’arrogant député, que du moins il prît garde, qu’en voulant frapper les Illinois, ses coups ne tombassent sur les Français qui demeuraient avec eux. Il le promit, et la paix fut conclue à cette seule condition. Les députés d’Onnontagué se rendirent garants que les


    ceux qui se trouvaient dans les environs de Québec, et les fixa à l’endroit appellé maintenant l’Ancienne Lorette.

  1. Cette province, appellée auparavant Nouvelle-Belgique, était passée, depuis quelques années, de la Hollande à l’Angleterre.