Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/130

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était porteur pour les chefs, les soupçons et les craintes qu’on leur avait inspirés.

Cependant, la compagnie du Nord, voulant se remettre en possession d’un fort dont les Anglais s’étaient emparés, demanda à M. de Denonville des soldats et un officier pour les commander. Ce général lui accorda quatre vingts hommes, presque tous Canadiens, et pour commandant le chevalier de Troye. MM. de Sainte-Hélène, d’Iberville et de Maricourt, tous trois fils de M. Lemoyne, homme marquant dans la colonie, voulurent être de l’expédition, comme volontaires. Cette petite troupe partit de Québec, au mois de mars 1686, et arriva, le 21 juin, au fond de la Baie d’Hudson. Elle s’empara de plusieurs forts et de plusieurs bâtimens, des uns sans coup férir, et des autres, après une plus ou moins longue résistance. MM. de Sainte-Hélène et d’Iberville y firent des actions de valeur et d’intrépidité qu’on pourrait appeller héroïques, et auxquelles il n’a manqué qu’un théâtre plus connu et plus étendu, pour mériter d’être consignées dans une histoire générale.

À la fin de cette même année 1686, ou au commencement de la suivante, les commandans des quartiers de l’Ouest, la Durantaye, Duluth, Tonti, eurent ordre de mettre en état de défense les forts de Michillimakinac et du Détroit, et d’envoyer ou conduire à Niagara, le printemps suivant, tous les Canadiens et les Sauvages qu’ils auraient pu rassembler, et qui ne seraient pas nécessaires à la garde de ces postes.

Au commencement de l’été de 1687, M. de Denonville ayant reçu les renforts qu’il avait attendus de France, se disposa à faire définitivement la guerre