Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/148

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babilité, évacué et ruiné. Son prédécesseur avait envoyé à M. de Valrennes, qui y commandait, l’ordre d’abandonner ce poste, après en avoir fait sauter les fortifications, et détruit tout ce qu’il ne pourrait pas emporter, dans le cas où il ne lui arriverait pas de convoi avant le mois de décembre. M. de Frontenac fit aussitôt équipper vingt-cinq canots, et leur donna pour escorte un détachement de troupes et trois cents Canadiens ou Sauvages. Mais son convoi ne put être prêt que le 6 novembre, et l’ayant conduit lui-même jusqu’à la Chine, il n’y avait pas deux heures qu’il était de retour à Montréal, lorsqu’il y vit arriver M. de Valrennes, avec sa garnison réduite à vingt-cinq hommes.

À peu près dans le même temps que les Iroquois ravageaient l’île de Montréal, les Sauvages de l’Acadie en faisaient autant, sur les frontières de la Nouvelle Angleterre. Ils surprirent quelques petits forts, que les Anglais avaient dans le voisinage du Kennebec, y tuèrent environ deux cents personnes, probablement aussi de tout âge et de tout sexe, et en rapportèrent un riche butin.

Cette expédition cruelle fut suivie de quelques autres, qui ne le furent pas moins, bien qu’elles fussent dirigées par des Français. Le comte de Frontenac, hors d’état d’exécuter le dessein formé à la cour de France, de conquérir la Nouvelle York, crut qu’il convenait de donner du moins de l’occupation aux habitans de cette province, dans leurs propres foyers. Il leva donc trois partis de guerre pour entrer, par trois endroits différents, dans le pays ennemi. Le premier (celui de Montréal,) se composait de cent-dix hommes, Français et Sauvages, et eut pour commandans MM. de Mantet et de