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et était commandé par le lieutenant de Portneuf. Il était parti de Québec, le même jour que M. Hertel avait laissé les Trois-Rivières, et il arriva, avec son renfort, vers la mi-mai, sur les bords du Kennebec, où il fut joint par d’autres Sauvages. Le 25, il s’approcha du fort de Kaskebee, bâti sur le bord de la mer, et défendu par plus de cent hommes et huit pièces de canon. Les Français s’étant annoncés par des cris de guerre, cinquante hommes de la garnison sortirent pour les repousser ; mais ils furent tous tués, à l’exception de quatre ou cinq, qui rentrèrent blessés dans la place. Sur le soir, Portneuf envoya sommer le commandant de se rendre ; mais celui-ci ayant répondu qu’il était déterminé à se défendre jusqu’à la mort, il fut résolu qu’on assiégerait le fort. Malgré le peu d’expérience des Canadiens et des Sauvages dans cette manière d’attaque, les assiégés se trouvèrent tellement pressés, que dès le 28, ils demandèrent à parlementer. N’ayant pas voulu, ce jour-là, livrer le fort avec les vivres et les munitions qu’il contenait, ils furent contraints, le lendemain, de se rendre prisonniers de guerre.

M. de Portneuf fit enlever les canons du fort, y prit tout ce qu’il y trouva à sa bienséance, et y fit mettre le feu. Après quoi, il fit aussi réduire en cendres toutes les maisons, à deux lieues à la ronde. Les plus marquants des prisonniers furent conduits à Québec : les autres demeurèrent entre les mains des Sauvages.

Ces expéditions, loin d’intimider, ou d’occuper uniquement chez eux, les habitans de la Nouvelle Angleterre et de la Nouvelle York, les portèrent à faire des efforts vigoureux pour s’en délivrer, d’un coup, en chassant les Français du Canada. Ils commencèrent par